De la vallée d'Ossau au Plan d'Aragnouet en vallée d'Aure, en 8 jours.
Vendredi 15 juillet 2011 : Le train part de Toulouse avec Bruno et Michel, récupère Dominique et François à Muret, Marthe à Lannemezan et arrive à Pau assez tôt pour permettre aux cinq joyeux randonneurs de boire un pot en attendant le bus de la Citram pour Laruns.
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A l'arrivée vers 19h nous apercevons l’Hôtel de France ou nous avions réservé. On découvre un intérieur décoré avec beaucoup de goût, au petit charme désuet. La charmante gérante, qui aime la belle vaisselle, nous explique que trois générations de propriétaires ce sont succédées, au XXième siècle, dans cette batisse qui date de 1850.
Samedi 16 : En attendant la navette qui doit nous amener au Caillou de Soques, lieu dit sur la route qui monte au col du Pourtalet, nous avons le temps de flanner autour de la belle place de Laruns ou il y a de l'animation : c'est jour de marché.
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A 10h nous sommes au Caillou de Soques. Chaussures, bâtons, mollets, tout est en place. Attention mesdames et messieurs, ça va commencer ! Un temps variable avec quelques rayons de soleil.
Le sentier démarre dans la foret et débouche sur une vallée bien dégagée qui nous amène, par une montée régulière, au Col d'Arrious.
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En chemin nous prenons langue avec un berger très sympathique près d'une cabane adossée à un rocher géant. |
Arrivés au col, le chemin descend sur la gauche vers le lac d'Artouste ou monte vers la droite vers un raccourci permettant un accès plus rapide au refuge d'Arrémoulit ou nous avons réservé pour le soir.
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Nous prenons à droite et assez vite se dévoile le Passage d'Orteig qui offre une perspective peu rassurante. On assiste à la progression dans le passage de deux espagnols qui font le chemin dans l'autre sens. L'un d'eux se permet des pas de course. Interrogés, les deux sont rassurants : il n'y a aucun problème. |
Pourtant, deux d'entre nous décident de redescendre vers le lac d'Artouste pour retrouver le chemin qui monte au refuge d'Arrémoulit, fréquenté, notamment, par les gens qui ont emprunté le petit train du lac d'Artouste. Les trois autres se lancent sur le passage d'Orteig. C'est très aérien, ils ne font pas les malins. Pourtant, pas de problème, il y a toujours de la place pour caler les pieds et on attrape de bonnes prises de main qui assurent la stabilité. On pose quelquefois le pied sur des roches polies par les nombreux passages ; ce serait beaucoup plus dangereux par temps humide. |
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On a attendu le regroupement au refuge pour attaquer les vivres prévues pour le midi, il n'est pas plus tard que 3h. On est affectés au marabout, à coté du refuge. Les gardiens sont jeunes et très sympas. Leur défaut est de nous annoncer le mauvais temps pour le lendemain. Déjà la pression : ne va-t-on pas se perdre en repartant ? En attendant nous profitons du lieu.
C'est la belle montagne. Le refuge est perché sur des rochers au-dessus du lac d'Arrémoulit. Passage furtif d'une hermine. Le temps se gate. Il faut rentrer. C'est le début des interminables parties de belote coinchée. Le soir, excellent repas ! Très bonne soupe de pois cassés agrémentée de sarrous , hachis parmentier au confit de canard, tarte maison. François attribuera plus tard 5 étoiles à la restauration d'Arrémoulit. La nuit, les gouttes font ploc !, ploc ! sur la toile du marabout ; le vent fait faire flouc ! flouc ! à la toile. C'est un peu compliqué de sortir pour pisser. |
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Dimanche 17
Michel sort l' « administration » au petit déjeuner (chemise en plastique dans laquelle il a mis des photocopies de carte, des extraits de topos et les documents concernant les réservations). Les topos sont des extraits d'un livre de Ton Joosten concernant la HRP qui est plus actuel que le guide de Veron mais qui a la mauvaise grâce d’être écrit en anglais. Un peu nerveux, le Michel ; il va falloir partir dans la brume et tester les capacités d'orientation par mauvais temps. Heureusement, nous sympathisons avec un groupe d'espagnols qui vont aussi au refuge de Respomuso en passant par le col d'Arrémoullit, qui connaissent et ont une bonne pratique d'utilisation du GPS.
Nous franchissons avec eux le col sous la pluie. De l'autre coté, descente pentue, mais très belle vue sur les lacs d'Ariel que nous apercevons sous la brume. Et soudain une percée du soleil nous dévoile le Balaitous austère. Nous continuons dans une petite vallée encaissée avec moulte lacs et ruisseaux. Chemin évident. Trois petites gouttes au repas, puis, grand beau dans l'après midi pour poursuivre le chemin qui passe à flanc au dessus de la vallée du Rio de Aguas Limpias dans laquelle chemine le GR11.
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Traversée de grands champs d'iris avant d'apercevoir au loin le Refuge de Respomuso. Ambiance usine. Quatre grandes bières et un café. Dominique veut une bière blanche comme celle de la table d'à cote : en fait, ce n'est que du citron dans la cerveza, mais c'est bon. Longue après midi au soleil. On nous affecte au dortoir du Balaitous. Marthe sympathise avec des anglaises qui ne comprennent pas leur affectation pour la nuit. C'est simple, elles sont aussi au Balaitous, il y a des lits au dessus des nôtres. On se déchaîne sur la belote coinchée. Dominique et Michel enchaînent les victoires. Tant de jeu pour Michel : que fait Christiane au canoë ? La restauration, à 19h, tombe à 2 étoiles (boulettes de viande et riz dans un plateau). Par contre douche chaude et cabinet de toilettes individuels. Encore la belote après le repas, mais à 10h, pschitt ! plus de lumière. Finalement, dans le dortoir, les anglaises au-dessus de nous sont des anglais.
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Lundi 18
Le lendemain matin Bruno doit quitter le groupe : il ne retrouve plus sa veste avec son portefeuille, ses papiers etc … Heureusement, à Respomuso, ils sont organisés ; on retrouve la veste à l'accueil. On retrouve même les lunettes de Dominique. On peut repartir vers l'est toute.
Barrage de Campoplano. Un propos de Joosten(dit Justin) fait bargeoter : il faut passer au sud du lac de Campoplano mais en restant à gauche du barrage. Pas clair ! Hé bien oui, l'eau n'arrive pas jusqu'au barrage, il y a un espace de plus d'une dizaine de mètres et le chemin passe effectivement entre les deux. Sentier rocailleux avec de temps en temps quelques prises de main. On rencontre un groupe d'ado encadré par deux jeunes.
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Il y a des Lacs de la Fache partout sur la gauche. Après un faux col on découvre l'itinéraire qui mène au Col de la Fache. Problème : il faut traverser un névé qui plonge dans le lac. On s'interroge. Il y a des traces visibles. Les ados passent. Marthe se lance. On passe. On avait décidé de faire notre premier pic. Les étapes jusqu'à maintenant n'ont pas été très longues. On est arrivé tôt dans les refuges. | ![]() |
Depuis le col la perspective de la Grande Fache est impressionnante. On décide de faire plutôt la Petite Fache. Montée dans des blocs et des éboulis pas très ragoutante. Au sommet la vue est superbe. On voit au loin le Pic du Midi de Bigorres et, découverte : il suffit de tourner la tête de 120° pour voir aussi le Pic du Midi d'Ossau.De retour au col François a une discussion philosophique avec un petit Suisse, super intelligent, du groupe des ados. |
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A la descente, sur notre gauche, on remarque un très grand filon de roche noire.
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Le ciel est dégagé, il fait pas mal de vent. Pendant le repas on remarque que les brebis sont toutes bleues ; c'est comme si elles s'étaient roulées dans la peinture.
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Longue descente en zig zag. De l'eau ruisselle un peu partout. L'accès au refuge Wallon est facilité par deux ponts. Au refuge, rencontre sympathique avec un accompagnateur basque et sa compagne qui en étaient au 28-ième jour d'un traversée en autonomie en sens inverse de notre progression ; ils veulent faire Bagnuls-Hendaye. Ils disent que l'Ariège a été la partie la plus difficile.
Restauration 4 étoiles : très bonne soupe aux haricots blancs, ragoût de veau à la noix de coco et riz à volonté, fromage et gâteau. Par contre, pendant le repas, le commentaire sur la météo est catastrophique. Perspectives de conditions hivernales avec neige. On peut ne pas avoir de visibilité, se geler les membres, finir en glaçons. On n'a pas de piolets ni de crampons, on est foutus. Pourtant, à la nuit, le temps est à peu près dégagé et il ne fait pas très froid
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Mardi 19
Il était prévu que François nous quitte ce Mardi. Il prend à gauche le chemin du pont d'Espagne et nous partons à droite vers le col d'Arratille. Le temps est, certes maussade, mais beaucoup moins inquiétant que prévu avec de grandes apparitions du soleil. Ça se gatte vers le haut et la traversée à flanc entre le col d'Arratille et le col des Mulets se fait sous des bourrasques de grésil qui nous fouettent les joues. On descend raide vers le refuge des Oulettes de Gaube sous le mauvais temps.
Le refuge est plein à craquer. En face le Vignemale restera encapuchonné toute la journée. On se lasse un peu de la belote mais on en fait quand même une petite. Un groupe de joyeux randonneurs de tous ages entonne des chants. On sympathise avec Fred, l'accompagnateur de ce groupe qui est de Pau mais qui fait partie d'une assos basée à l'OELM, dans des bâtiments construits à l'origine pour des travaux, puis repris par des colonies de vacance et qui se trouve à quelques centaines de mètres du Plan d'Aragnouet qui n'est autre que le hameau sur lequel règne notre amie Marthe. Rencontre importante.
Il y a le groupe du col de la Fache. Dominique retrouve une connaissance professionnelle et Michel un collègue de l'UPS. Les bulletins météo sont moins angoissants que la veille. Restauration 3 étoiles : soupe claire, escalopes de dinde sur haricots verts et pommes de terre(pas mauvaises) ; rabiot exceptionnel pour notre table après négociations.
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Mercredi 20
Au réveil, super beau temps. Les pisseurs ont pu contempler le Vignemale au clair de lune. Montée tranquille et fréquentée vers la Hourquette d'Ossoue ventée. Dans la montée Dominique et Michel ont pu suivre l'évolution d'un isard sur la crête(finalement, dans toute la randonnée on n'en a pas beaucoup vu). On laisse les sacs sous un rocher et on monte au Petit Vignemale depuis lequel on doit attendre les mouvements de nuages pour reconstituer une petite vue. Le refuge de Baysselance est tenu par la poigne de fer de la gardienne. Pas de souvenir du repas ; c'était sûrement pas trop mal. Souvenir très clair de la nuit pour Bruno et Michel qui, dans les lits du haut, souffrent de la forme arrondie des murs du refuge.
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Jeudi 21
Une grosse journée nous attend. On a demandé le petit déjeuner pour 5h30. A 6h on part pour une descente raide vers le barrage d'Ossoue. Iris à gogo. Quelques passages délicats contre le rocher même si le chemin est bon. On trouve un couple près des grottes de Bellevue. On doit passer deux névés dont le deuxième nous a été signalé comme dangereux. Effectivement, la trace passe par un pont de neige qui s'effondrera sûrement bientôt dans l'été. Frisson ! Mais c'est de bonne heure, ça tient. Belles cascades. Le Petit Vignemale fait du strip-tease.
Au barrage d'Ossoue arrive la route qui vient de Gavarnie. Mais nous sommes des randonneurs ; nous prenons le GR10 qui descend aussi (en moyenne) vers Gavarnie tout en nous faisant la surprise répétée de nombreuses montées. Brouillard à partir du barrage d'Ossoue. Des étendues jaunes de gentianes, un iris blanc, un eschlozia jaune, quelques aconits ,comme nous le fait remarquer la botaniste Marthe. En divers endroits ça siffle de partout ; devant Dominique et Michel une marmotte trottine à quelques mètres sur le chemin. On approche de midi, plein les bottes, mal aux pieds, aux genoux. Enfin Notre Dame des Neiges apparaît, Gavarnie n'est pas loin.
Repas au restaurant « Le Glacier » avec un garçon qui prend les gens pour des cons. Salade catalane et confit, frites. Après le repas, montée au refuge des Espuguettes par une vallée dans laquelle Marthe retrouve un peu de vie pastorale dont elle soulignait l’absence jusque là : troupeaux de vaches avec cloches, chevaux, brebis. On finit, dans le brouillard, à peu près bien malgré la longue journée et les frites. Dans le refuge on retrouve Fred de l'OELM. Sa bande de chanteurs veut nous enrôler dans des jeux de chansonnettes, mais la fatigue a raison de tout ce petit monde. On prend langue avec deux copines qui montagnent dans le coin.
Vendredi 22
Départ des Espuguettes sous la brume. En prenant un peu d'altitude on retrouve le soleil. On monte au Petit Piménée, mais, cette fois, on poursuit sur la crête pour arriver jusqu'au vrai Piménée. Dominique a mené bon train. On sympathise avec un randonneur solitaire, parce que ça femme doit s'occuper du tout petit bébé. Avant d'arriver à la Hourquette d'Allens la roche présente une couleur jaune, ocre orangée assez exceptionnelle. Pique nique au col en grande compagnie. C'est la dernière vue sur Gavarnie avec sa brèche fendue par Rolland.
Descente dans la vallée d'Estaubé dans une brume à couper au couteau. Dominique se fait observer avec insistance par une grosse vache. On longe le lac des Gloriettes dont on ne voit que ce que veut bien nous concéder la brume. Puis de la route, de la route et encore de la route. On passe le panneau de Héas. On discute avec un éleveur de Gèdre qui retourne son foin pour la n-ième fois. Il est content de parler : ce n'est pas une bonne année ; les locations n'ont pas fait le plein. Ils ont avec Marthe une connaissance commune. De la route. Et, enfin, l'Auberge de la Munia. Le groupe de l'OELM monte ses tentes à coté.
Demain ils pourront amener Marthe de la station du Piau au Plan d'Aragnouet. Douche. Bon repas. Petite belote coinchée dans une chambre. Dodo.
Samedi 23
Départ de Héas dans la brume. Longue montée vers la Hourquette de Héas, qui sera le dernier col à franchir. Michel ne veut pas s’arrêter, il marche, il marche et voilà que lui prend le tourniquet, comme aurait dit la grand-mère Bertrande en voulant parler de la maladie des brebis qui leur fait perdre la tête et qui montent et montent sans cesse, et que l'on appelle plutôt le tournis. Il a vu des cairns, il a repéré le col puisqu'il a vu des bergers avec leur troupeau en descendre. Certes, les autres sont en bas, mais son raccourci lui permettra aussi bien d'arriver.
Les cris de Marthe se font plus pathétiques, il réfléchit, et c'est pas triste : il a pris la direction opposée ! Une petite heure de perdue, mais on arrive tout de même à la hourquette ou le groupe de Fred fait sécher ses tentes sur la grande paroi inclinée juste après le col, ce qui veut dire que depuis très longtemps on était sortis de la brume. Sieste. On va marcher avec le groupe OELM puisqu'ils doivent conduire Marthe. Ils ne sont pas pressés. On finit par descendre dans la brume qui est revenue.
Aux abords d'un grand rocher il y a dessus quelque chose de bizarre. Observation jumelles : ce sont des vautours. 10 ? 20 ? C'est une réu du conseil. Quand on approche ils s'envolent les uns après les autres. Un peu plus loin quelqu'un fait remarquer une vachette qui boite. Voilà l'objet du conseil.
Des équipements apparaissent, on est au Piau. Le minibus bienvenue emporte Marthe. Bruno, Dominique et Michel finissent par trouver le bistrot ouvert dans une des places rondes désertiques. A la télé Kadel Evans est en train de gagner le tour. Au Plan on embrasse Nenette. Jus de pomme et petits gâteaux.
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L'équipage